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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/97

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cles de plus en plus efficaces à mesure qu’il se rapproche. Le mur est défilé contre les feux directs de l’assiégeant par la contrescarpe en terre formant une des parois du fossé. Il semble donc que, pour faire brèche, il faudra, comme dans le système actuel des fortifications, venir couronner le chemin couvert, opération qui, suivant l’auteur, serait éminemment meurtrière pour l’assaillant. Ceci suppose qu’on ne peut faire brèche contre le mur de Carnot que de très-près et par le tir de plein fouet. Les expériences faites à l’étranger démentent, dit-on, cette hypothèse en employant des feux courbes, on serait parvenu à faire brèche d’assez loin à l’aide de projectiles d’un très-gros calibre. La question n’est donc pas résolue ; la nouvelle voie ouverte par Carnot semble appeler un examen plus approfondi ; mais dès ce moment on doit applaudir à la tentative faite par notre illustre confrère pour rendre les moyens de défense aussi efficaces que les moyens d’attaque dus au génie de Vauban.

Publication du Traité de la défense des places fortes.

Napoléon fut vivement irrité, en 1809, du peu de résistance que plusieurs villes de guerre avaient opposé aux attaques de l’ennemi ; aussi fit-il demander à Carnot, vers la fin de la même année, de vouloir bien rédiger, sur cette branche importante de l’art militaire, une instruction spéciale dans laquelle les gouverneurs de places apprendraient à connaître l’importance de leurs fonctions et toute l’étendue de leurs devoirs. Carnot vit dans cette mission une occasion nouvelle de se rendre utile au pays, et il n’hésita point à l’accepter, quoique alors sa santé donnât de sérieuses inquiétudes. Aux