Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 27.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

absorbantes intérieures ; on les nomme des canaux ou vaisseaux chylifères.

Cette humeur, ou ce chyle, se rend successivement dans d’autres canaux ou dans les veines, où, mêlé au sang, il est dirigé dans un organe creux, contractile, musculaire, qu’on nomme le cœur. La cavité intérieure du cœur reçoit le sang par un mécanisme de construction qui représente parfaitement l’effet produit par une pompe aspirante et foulante, s’élargissant pour admettre et contenir momentanément les sucs absorbés, se resserrant, se contractant sur ces liquides, pour forcer ainsi les humeurs nutritives à passer d’abord dans les ramifications des artères veineuses branchiales, et de celles-ci dans les veines artérielles, enfin dans un gros tronc qui se subdivise en d’autres canaux pour les diriger dans toutes les autres parties du corps.

Ce mouvement, ce transport de l’humeur nutritive provenant en grande partie du chyle mélangé avec beaucoup d’autres liquides, prend, comme nous l’avons dit, le nom de sang. Les vaisseaux qui conduisent ce sang vers le cœur s’appellent des veines, et les canaux qui partent du cœur, et dans lesquels le sang est poussé vivement dans toutes les parties du corps, sont des artères. Ce mode de transport du sang constitue ce qu’on nomme la circulation, dont les divers modes ou les procédés enployés par la nature varient beaucoup chez les animaux, et présentent ainsi un caractère spécial dans les poissons.

Ici, ce mode est simple : comme nous l’avons vu, le sang des veines, celui qui revient des organes divers, après avoir reçu la lymphe et le chyle et s’y être mêlé, aboutit dans une sorte de poche, de vestibule, de sac membraneux contrac-