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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 3.djvu/71

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de m. périer.

que dans les premiers mois de 1776, M. Périer, âgé alors de trente-trois ans, avait présenté au ministre Malesherbes, qui l’avait renvoyé à l’Académie des sciences, un projet pour distribuer l’eau de la Seine à Paris. Les machines hydrauliques qu’on y voyait alors, ne fournissant pas, à beaucoup près, une quantité d’eau suffisante pour les besoins ; on s’occupait depuis plusieurs années des moyens d’y suppléer. Parmi les projets présentés, celui de Desparcieux avait principalement fixé l’attention du public. Le gouvernement avait paru y prendre de l’intérêt, et s’il n’en avait pas entrepris l’exécution, on avait tout lieu de croire qu’il n’avait été retenu que par la crainte d’une dépense trop considérable.

Les autres manières de remplir le même objet se réduisaient à faire usage, soit de machines mues par des chevaux, soit de nouvelles machines hydrauliques, soit enfin de pompes à vapeur. Les premières sont d’une trop grande dépense ; les secondes auraient augmenté les embarras déja trop grands de la navigation ; il ne restait qu’à employer les pompes à feu, ainsi que le proposait M. Périer.

Son idée générale était de construire plusieurs machines pour distribuer l’eau de la Seine dans Paris, et de les établir dans les lieux qui lui seraient indiqués comme les plus convenables. Chaque bâtiment devait contenir deux machines semblables, qui pourraient suppléer l’une à l’autre en cas d’accident ; l’eau serait élevée d’abord dans un réservoir provisionnel, qui devait couvrir tout le bâtiment, et qu’on aurait soin d’entretenir toujours plein, afin d’en tirer de prompts secours contre les incendies. De ce réservoir devaient partir différentes conduites pour porter l’eau dans tous les quartiers, et même dans toutes les rues. Chaque