On ne peut voir qu’avec intérêt des recherches expérimentales qui ont pour but d’éclaircir les premiers points où s’arrêtent nos connaissances actuelles, surtout lorsqu’il en résulte des effets d’une nature nouvelle, d’une assez grande intensité pour qu’ils puissent être, non-seulement constates avec facilité, mais mesurés avec exactitude. Tels sont ceux que M. Becquerel a fait connaître dans le Mémoire dont nous avons à rendre compte. Il y a déjà trente-cinq ans que Coulomb avait reconnu qu’une pression ou une dilatation passagère, influaient sur la quantité et sur la nature de l’électricité qui se développe dans le frottement des corps. Il n’eut pas l’idée d’étudier cette influence par des expériences directes, et de la rendre plus sensible à l’aide de pressions et de dilatations exercées à dessein et avec énergie, sur des corps isolés. En 1814, M. Libes avait reconnu qu’un disque de métal isolé, pressé sur une étoffe de taffetas gommé, sortait du contact électrisé résineusement. L’effet était d’autant plus marqué que la compression était plus forte ; il cessait lorsque l’enduit était usé par la friction, en sorte que le taffetas cut perdu cette glutinosité qui le faisait d’abord se coller à la surface du metal. La part que l’on crut devoir attribuer, dans le phénomène, à la glutinosité de l’enduit résineux, empêcha d’en apercevoir la généralité, et l’observation, toute curieuse qu’elle était, demeura isolée et inféconde. En 1811,