qu’une statistique annonce dans son auteur des connaissances profondes sur chaque science en particulier ; elle ne demandera qu’une instruction étendue, variée et néanmoins solide….
S’il lui arrive de remarquer quelques méprises sur des points de détail, tout en les redressant dans l’intérêt de la vérité, elle ne pensera pas qu’on ait dû dédaigner par cette raison l’ouvrage où ces taches légères se seraient rencontrées. De faibles erreurs de calcul ne seront pas non plus jugées avec rigueur, lorsque les auteurs se seraient montrés d’ailleurs soigneux et exercés… On préférera l’exactitude à des qualités plus brillantes… Aucune doctrine ne saurait reposer sur des faits négligemment observés, adoptés sans preuves et sans discussion.
La statistique d’un département entier est une entreprise trop considérable pour être bien exécutée par une seule personne… On est obligé dans un tel travail de s’en rapporter à un grand nombre de collaborateurs.
Ce sont là de graves difficultés ; elles iraient jusqu’à infirmer toutes les notions que la statistique a procurées, ce qui, sous prétexte de repousser l’erreur, priverait le public de beaucoup de vérités….
Un territoire moins étendu peut être visité par un seul homme, ou par une association d’hommes animés d’un même esprit. Là tout serait observé, scruté, comparé avec la plus extrême attention. Il pourrait résulter d’un semblable travail un ouvrage en quelque sorte normal, digne de servir de modèle aux productions du même genre. Le maréchal de Vauban ne dédaigna pas d’en donner un exemple en décrivant paroisse par paroisse l’élection de Vézelai. Une entreprise semblable, formée dans les mêmes lieux après plus d’un