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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/84

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donner à ses tables trois lignes moins un quart dans l’axe et au bord encore plus d’une ligne ; et avec ce degré de force qui assure leur durée, elles ont encore plus de liberté de vibrations que les tables ordinaires.

Le violon de M. Savart a la longueur du violon ordinaire ; la forme est celle d’un trapèze dont le plus petit côté est près du manche. Il n’a pas d’échancrures latérales comme les violons ordinaires. L’élévation du chevalet est calculée de manière que l’archet trouve une place suffisante pour passer isolement sur chaque corde et plus encore pour passer sur la dernière. Les éclisses sont des bandes de bois planes, qui conservent ainsi toute la rectitude, toute l’élasticité et la régularité de leurs fibres ; qualités qu’il faut nécessairement sacrifier pour les plier à suivre le contour curviligne du violon ordinaire. Il a pu donner à ces bandes plus d’épaisseur qu’on ne le fait de coutume.

Pour mettre la table supérieure en état de résister à la pression exercée par les cordes, on la fortifie par-dessous au moyen d’une barre de bois dirigée dans le sens de la longueur de l’instrument : c’est ce qu’on appelle la barre d’harmonie. M. Savart la place dans l’axe de la table, afin de conserver aux deux moitiés de cette table la plus parfaite symétrie d’élasticité. Il s’est assuré que l’âme n’est pas du tout destinée à soutenir la table, mais uniquement à transmettre à la table inférieure le mouvement des vibrations de la table supérieure.

Il a aussi changé la forme des ouvertures de la table supérieure. Au lieu de leur donner la forme d’un il leur a donné celle d’un rectangle dont la longueur est dirigée dans le sens des fibres ligneuses. Il coupe ainsi un bien moindre