savant ingénieur a été publié il y a une quinzaine d’années et fait partie des Mémoires de l’Académie des Sciences de Toulouse.
Les critiques, d’un autre côté, n’ont pas manque de soulever des objections, dont les unes avaient été prévues et les autres manquent de fondement. Cependant M. E. Saavedra a cru nécessaire d’y répondre en adressant sur ce sujet, à l’Académie des Sciences, une Note qui a été publiée dans les Comptes rendus (séance du 14 septembre 1868, t. LXVII). Nous ne croyons pouvoir mieux faire que de reproduire ici cette Note, où l’état de la question se trouve nettement exposé :
« La construction des voùtes est une des plus anciennes pratiques de l’art de l’ingénieur. La série nombreuse des succès et des échecs éprouvés pendant tant de siècles ont conduit à des lois purement empiriques, suffisantes pour la construction de voùtes stables, dans la plupart des cas ; peut-être par cela même, plus encore qu’à cause des difficultés du problème, la théorie de ces ouvrages importants est restée en arrière des autres branches de la Mécanique, et nous ne pouvons qu’applaudir à chaque tentative faite pour arriver à la connaissance du vrai rôle des forces dans l’intérieur d’une voûte stable sur ses appuis.
» Depuis Coulomb, on ne peut signaler que les travaux de M. Méry, comme ayant produit quelque idée nouvelle sur cette question, jusqu’à l’époque où M. Yvon Villarceau, en prenant les données du problème dans un sens inverse, s’est proposé de déterminer la forme de la voûte correspondante à certaines conditions du maximum de stabilité. Cela ne veut pas dire qu’on n’ait proposé un grand nombre de théories dans cet intervalle ; mais, à notre avis, ces diverses théories reposent sur des données tout à fait arbitraires ou sur des propositions non démontrées.
» Le succès des Mémoires de M. Yvon Villarceau, malgré la haute approbation de l’Académie, dont il fait maintenant partie, se trouve presque limité au terrain purement scientifique, cet auteur étant resté à peu près étranger à la pratique de l’art de bâtir. Cependant les critiques n’ont pas manqué ; or, comme nous savons que M. Villarceau, au lieu de s’y arrêter, a estimé très justement préférable de préparer une nouvelle publication où les calculs, qui ont rebuté tant de lecteurs peu patients, seront exposés d’une manière simple et élégante, nous pensons qu’il sera de quelque utilité de faire, pour notre compte, un examen rapide de ces critiques, auxquelles il n’a point encore été fait de réponse.
» La dernière et la plus directe est due à un ingénieur de beaucoup de mérite, M. Drouets, qui, dans un Mémoire publié aux Annales des Ponts et