Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/206

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égales, et si l’on supprime tout-à-coup un de ces corps l’équilibre de la chaleur s’établira et subsistera de la même manière qu’auparavant. En effet, les surfaces qui terminent la portion de l’espace que le corps occupait, recevront ou transmettront des quantités de chaleur exactement égales à celles que le corps recevait lui-même, ou envoyait aux corps environnans dont la température était égale ;à la sienne. Il faut bien remarquer que cette compensation ne peut avoir lieu qu’autant que l’intensité des rayons décroît suivant la loi que nous avons démontrée. Dans toute autre hypothèse, l’effet des rayons envoyés par. un corps solide parvenu à la température commune ne serait point le même que celui des rayons qui après la suppression du corps traversent librement l’espace qu’il occupait. On voit d’après cela pourquoi le déplacement de diverses masses parvenues à des températures égales n’apporte aucun changement dans l’équilibre de la chaleur.

99. Il faut considérer maintenant que les rayons de chaleur qui tombent sur la surface d’un corps ne pénètrent point tous au-delà de la surface qui les reçoit une partie de cette chaleur est réfléchie dans espace environnant, et s’ajoute à celle que le corps lui-même lui envoie. Cette propriété dépend de l’état de la surface sur laquelle tombent les rayons de chaleur. La quantité des rayons réfléchis est très-grande lorsque la surface est métallique et exactement polie. On remarque aussi des différences considérables dans les quantités de chaleur que les divers corps peuvent envoyer, à températures égales.- Ainsi deux surfaces planes, égales et également échauffées,, envoient à l’espace environnant des quantités de chaleur très-inégales si l’une est polie et l’autre dépolie ou couverte d’un enduit. Or les observations nous ont appris qu’il y a une relation constante entre la propriété