Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous devons donc espérer que cette partie de notre ouvrage ne sera point regardée comme étrangère à l’objet principal que nous nous sommes proposé.

Le traité que M. le professeur Prévost a publié en 1809 sur la chaleur rayonnante, contient l’exposition des phénomènes connus qui dépendent de cette théorie. L’auteur a donné le premier une hypothèse physique qui explique très-clairement la réflexion apparente du froid et toutes les circonstances de l’équilibre de la chaleur. M. le docteur Leslie, d’Edimbourg, et M. le comte de Rumford ont enrichi cette branche de la physique d’un grand nombre de faits nouveaux. Toutes ces découvertes ont été préparées et excitées par les recherches de M. M.-A. Pictet, à qui l’on doit des expériences capitales, et qui a, fait connaître le premier toute l’importance des recherches de ce genre (Essai sur le feu, publié en 1790).

MM. Leslie et Prévost avaient déjà considéré comme indiquée par les observations la loi du décroissement de l’intensité des rayons obliques. Le premier attribue d’abord cette loi à l’émission de la lumière. Voici ses expressions « Puisque le boulet devenu rouge ne se distingue pas d’un disque lumineux, il s’ensuit que la lumière est émise avec moins d’abondance dans les directions obliques, et que la densité des rayons est à peu près comme le sinus de leur déviation de la perpendiculaire: »

M. Prévost, après avoir cité ces mêmes expressions, ajoute : « Voilà une analogie dont on peut faire l’application au calorique rayonnant et, en effet, des expériences que nous rapporterons portent à croire que l’émission du calorique est assujettie à la même loi. » Et plus loin « J’ai dit ci-dessus qu’il paraissait, par quelques expériences de M. Leslie que le calorique émanait avec plus d’abondance selon la direction perpendiculaire à la surface qui l’émet, que selon toute