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ment dans le foie, telles que des gastralgies, ou cardialgies, comme on fes appelle improprement aujourd’hui. De plus, on a, depuis Ferrein, spécialement fixé dans l’estomac le siège des fièvres qu’on a appelées gastriques quoiqu’il soit le plus souvent dans le foie, d’après l’opinion commune des plus grands médecins véritablement praticiens, fondée sur les résultats de feur clinique et sur les autopsies anatomiques.

Parmi ces fièvres prétendues gastriques, on doit comprendre les bilieuses, qui n’affectent l’estomac que secondairement car la douleur que les malades y ressentent, provient de la lésion du foie cet organe étant moins sensible de sa nature que l’estomac, les malades n’y éprouvent souvent aucune douleur lors même qu’ils se plaignent d’en ressentir une très-vive dans l’estomac ; et, comme souvent ils vomissent, ou font de violens efforts pour vomir, on a cru devoir leur prescrire des émétiques ou d’autres remèdes actifs qui n’ont fait qu’augmenter l’intensité du mal, à leur grand détriment[1].

Dans ces cas, comme dans beaucoup d’autres que nous pourrions comparer à celui-ci, on peut bien dire que le siège de la maladie n’est pas là où la douleur réside ce qui prouve qu’il ne faut pas toujours compter sur cet adage médical : Ubi dolor, ibi morbi sedes. Cependant à combien de funestes erreurs n’a-t-il pas donné lieu !

Mais, si les maladies du foie sont, par cette raison et d’autres encore, quelquefois méconnues et attribuées à l’estomac, comme nous venons de le dire, on les attribue aussi bien souvent aujourd’hui aux intestins, quoiqu’elles existent primitivement dans le foie erreurs, d’autant plus, funestes p qu’elfes conduisent les médecins qui les commettent, à pres-

  1. On trouvera encore dans mes Observations sur la nature et le traitement des maladies du foie, ainsi que dans mon Anatomie médicale, des observations et des remarques sur ce point de doctrine bien important.