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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/70

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portant sur les intestins. Le malade, en effet, avait éprouvé auparavant, en divers temps humides de la douleur aux extrémités inférieures, qu’if ne ressentait cependant plus depuis long-temps. Des bains chauds, des diaphoniques, des sinapismes aux pieds, furent inutilement prescrits la maladie parut devenir plus intense, fes douleurs intestinales se faisant ressentir plus vivement, en même temps que le teint prenait une couleur jaune.

Je fus appelé en consultation avec deux médecins qui traitaient ce malade. La jaunisse commençant et les urines qui étaient rouges me firent d’abord croire qu’if y avait des engorgemens dans le foie. Ayant cherché à les reconnaître par le toucher du bas-ventre, je me convainquis, en effet, que cet organe était plus saifiant au-dessous des fausses côtes et dans la région épigastrique, qu’il ne l’est naturellement ; je reconnus aussi de la tension et du gonflement dans la région ombilicale. Le pouls était plein ; ce qui me détermina à conseiller une saignée du bras, des bains et des boissons relâchantes remèdes qui diminuèrent les douleurs intestinales. Je prescrivis ensuite les plus doux savonneux ; les eaux de Vichy, d’abord coupées avec de l’eau de chiendent et ensuite pures, à la dose de deux à trois verres tous les matins, avec addition, après quelques semaines, d’un demi- gros à un gros seulement de terre foliée de tartre.

Le malade retira de ce traitement des effets plus heureux qu’il n’en eût obtenu de tout autre. Il se rétablit, et vécut encore plusieurs années sans éprouver aucune douleur dans la région des intestins, ni aucun symptôme de la maladie du foie.

Observation II. Une marchande de la rue Saint-Denis éprouvait fréquemment et depuis long-temps, dans la région ombilicale, des douleurs qui devinrent si vives, qu’on craignit qu’elles n’annonçassent une inflammation des intestins.