Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/81

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forcé d’éviter des exercices et des travaux auxquels se livrent la plupart des hommes. Il faisait un usage presque continuel de quelques boissons relâchantes et adoucissantes, ainsi que de bains tièdes, de lavemens émolliens, pour diminuer sa constipation habituelle et les insomnies auxquelles il était très-sujet. Cependant la révolution le força de faire de longs voyages, et il y résista.

De retour dans sa patrie, j’allai le voir, l’ayant soigné autrefois et ayant pour lui beaucoup d’attachement. Il avait alors environ soixante ans. Je le trouvai d’une maigreur extrême, plus grande encore quelle n’avait été dans sa jeunesse. Son teint était jaune. Il se plaignait d’éprouver de fréquens borborigmes, et d’une douleur presque constante dans la région épigastrique. Je reconnus, par le toucher du bas-ventre, qu’il y avait un engorgement dans le foie cet organe faisait une saillie notable au dessous des fausses côtes et dans la région épigastrique, où il y avait de la sensibilité. Le malade m’assura avoir de fréquentes hémorroïdes, dont il avait t éprouvé de vives douleurs en divers temps, au point quelquefois quelles étaient accompagnées de spasmes violens, sur-tout des muscles des extrémités inférieures. Il ne pouvait manger que les alimens de la plus facile digestion et en très-petite quantité ; ce qui faisait qu’il mangeait souvent dans la journée et très-peu chaque. fois, en diminuant progressivement ses alimens et devenant de plus en plus difficile sur la nature de ceux dont il devait user, au point qu’il ne mangeait plus assez, ce qui le faisait maigrir de jour en jour.

Un traitement humectant, adoucissant, un peu anodin, était régulièrement suivi. Le malade prenait des bains tièdes fréquemment. Toutefois il maigrissait encore de plus en plus, lorsqu’il lui survint, vers la fin de l’hiver, une affection catarrale avec une fièvre continue, augmentant tous les soirs, et