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partie physique.

réussirait dans les cas où la surdité viendrait de paralysie du nerf de l’ouïe ; car alors elle est incurable : mais on a des moyens de savoir si elle provient de cette cause, et l’on épargne alors les opérations au malade.

M. Ducamp a présenté à l’Académie un traité fort étendu sur les rétrécissemens de l’urètre, maladie funeste et malheureusement trop commune aujourd’hui. Après en avoir exposé la nature, le siége, les effets, et avoir rendu compte des moyens curatifs employés jusqu’à lui, il fait connaître une méthode nouvelle qui a paru aux hommes de l’art ingénieuse et propre à produire de meilleurs effets que les précédentes, en même temps qu’elle n’aura pas leurs inconvéniens.

Il emploie divers procédés, et principalement une bougie enduite de cire, pour acquérir une notion précise de la position de l’obstacle, de son étendue et de sa forme. Un autre instrument en platine, en forme de tube, contient un cylindre du même métal, dans une rainure duquel est le caustique, que l’on peut appliquer ainsi sur l’obstacle, et sur la portion de cet obstacle que l’on juge convenable d’attaquer, sans qu’il puisse toucher les parties saines du canal. L’obstacle, au contraire, est détruit d’avant en arrière et par degrés. On peut connaître les changemens de forme et d’étendue que l’opération lui fait subir, et y proportionner la face libre du caustique.

Une seule application, quelquefois deux ou trois, mais fort rarement quatre, ont été nécessaires pour rendre à l’urètre ses dimensions ; et cependant l’auteur n’a employé chaque fois qu’un dixième de grain de nitrate d’argent, ou de ce que l’on appelle communément la pierre infernale.

Il s’agit alors d’avoir une cicatrice qui ne forme pas elle-même un rétrécissement. M. Ducamp emploie à cet effet une bougie renflée dans le point qui doit répondre à la plaie, et qui distend cette partie seulement, sans trop gêner le canal.