Chimie. « Je m’occupe, y dit-il, d’une série d’expériences ayant pour objet de fixer les poids atomiques d’un grand nombre de corps en déterminant la densité de ces corps à l’état de gaz ou de vapeurs ». Ce mémoire admirable, devenu aussitôt et resté encore aujourd’hui classique, où il s’élève aux plus hauts sommets de la philosophie chimique, attire immédiatement sur lui les regards du monde savant. C’est le premier rayon d’une gloire scientifique dont l’éclat ira toujours croissant.
En même temps, admis dans l’intimité de la famille d’Alexandre Brongniart, il épouse la fille aînée de l’illustre géologue, la sœur de son ami Adolphe et fonde avec elle cette maison aimable et hospitalière qui, pendant plus d’un demi-siècle, a été un centre d’attraction pour la société parisienne. C’est le commencement d’un bonheur domestique assuré sans nuages pour toute la vie.
Puis, pendant vingt-deux ans, jusqu’en 1848, ses travaux se succèdent sans interruption, marqués par tout autant de découvertes. On ne peut en citer ici que quelques-uns parmi les principaux.’
C’est d’abord, en 1827, avec Boullay, l’étude approfondie de la constitution des éthers composés, qu’il avait déjà commencée seul à Genève. Il y démontre définitivement l’opinion qu’il avait naguère suggérée avec hésitation, à savoir que ces corps doivent être considérés comme des composés de l’éther avec des acides anhydres et non pas, comme le voulait Berzélius en 1825, avec des acides hydratés.
C’est, bientôt après, en 1830, la découverte de l’oxamide, premier type du groupe des amides, corps dérivés par déshydratation des sels ammoniacaux correspondants, groupe sur lequel il reviendra plus tard.
En 1834, avec son élève Péligot, il démontre que l’esprit de bois est un corps doué de toutes les propriétés de l’alcool, que c’est en réalité un second alcool, l’alcool méthylique, différant du premier, de l’alcool éthylique, par un atome de carbone et deux atomes d’hydrogène en moins. Puis, aussi avec Péligot, étudiant le blanc de baleiné, il prouve que ce corps est un troisième alcool, l’alcool cétylique, se dis-