unitaires, dans lesquels à la pouvait remplacer un élément par un autre sans que l’édifice fût modifié dans sa structure, à peu près comme on pourrait substituer pierre à pierre aux assises d’un monument des assises nouvelles.
» Comme devant toute idée neuve, les contradictions se précipitèrent. Berzélius, comprenant que le système dualistique était en péril, déclara qu’il était impossible qu’un élément électronégatif, comme le chlore, pût prendre la place d’un élément électropositif, comme l’hydrogène. Mais le jeune chimiste français, comme Berzélius appelait Dumas, avec l’ironie un peu hautaine d’un vieux savant contredit, le jeune chimiste accumule les preuves. Il entraîne les convictions ; il est suivi par Laurent, Regnault, Malaguti, Cahours, Deville il termine enfin par cet admirable travail sur l’acide acétique chloré, oh.tout l’hydrogène du radical acétique est remplacé par du chlore, atome par atome. Le nouveau composé chloré, comparé à l’acide acétique dont il dérive, offre les propriétés les plus voisines, de sorte qu’à l’idée de substitution d’un élément à un autre vient s’adjoindre l’idée dé parité dans les rôles chimiques des deux corps qui se remplacent, ainsi que Laurent l’avait pressenti et annoncé.
» Une grande révolution était faite en Chimie. Un mot de Liebig en indique la portée. À l’Exposition internationale de il y eut un grand banquet des présidents du Jury. Dumas, qui ’était à la place d’honneur, questionna Liebig sur les motifs qui l’avaient éloigné de la Chimie organique théorique pour s’occuper de Chimie agricole. « J’ai renoncé à la Chimie organique, lui répondait Liebig, parce qu’avec la théorie des substitutions pour base, l’édifice de la Chimie peut être bâti par des ouvriers il, n’est plus besoin de maîtres. »
Ainsi établie et à mesure qu’elle s’établissait, la théorie des substitutions conduisait Dumas à formuler la théorie des types chimiques, « notion forte et juste » a dit Wurtz, à laquelle il a consacré, en 1840, 1841 et 1842, six Mémoires successifs ; dont le troisième en