son véritable fondateur, lui avait tracé un plan de travaux qui en faisait, en quelque sorte, une Académie universelle. Les membres de la Compagnie devaient travailler en commun, résoudre ensemble des problèmes de mathématiques, faire des expériences, préparer des Traités sur les diverses branches de la Science, sans qu’aucun d’eux eût le droit de signer de recherche particulière.
Cette organisation n’eut pas, on le concevra sans peine, de bons résultats. Rien n’est plus funeste que les entraves mises à la liberté du savant. La recherche doit être libre, et l’esprit doit pouvoir souffler où il veut. C’est ce que les faits ne tardèrent pas à mettre en évidence. « Vers la fin du xviie siècle, nous dit Fontenelle, l’Académie était tombée dans une sorte de langueur dont elle ne pouvait sortir que par une réorganisation. » Cette réorganisation nécessaire fut accomplie au commencement de 1699 par le chancelier de Pontchartrain et par son neveu l’abbé Bignon.
Malgré quelques restrictions, qui devaient disparaître avec le temps, le nouveau Règlement était établi sur des bases plus larges, plus conformes aux conditions nécessaires de la recherche scientifique. Je n’ai pas besoin de rappeler tous les résultats qu’il a produits la détermination de la forme de la Terre, la création de la Géographie mathématique, la Carte des Cassini, la nomenclature chimique, les immenses progrès de l’Histoire naturelle dans toutes ses branches, la Description des Arts et Métiers, etc., etc. L’ancienne Académie des Sciences est peut-être le plus parfait modèle de ces institutions qui, nées d’une pensée juste et élevée, ont su dégager et réaliser de la manière la plus complète les vues et les espérances de ses fondateurs.
Avec le temps, il est vrai, la Science a étendu dans des proportions extraordinaires le champ déjà si vaste de son action. Les Académies,