jusqu’aux sciences historiques et morales. On a compris cju’il ne sutlit pas de rester spectateur inerte du bien et du mal, en jouissant de l’un et en se préservant de l’autre. La morale moderne aspire à un rôle plus grand elle recherche les causes, veut les expliquer et agir sur elles. Elle veut, en un mot, dominer le bien et le mal, faire naître l’un et le développer, lutter contre l’autre pour l’extirper et le détruire ».
Tel était l’homme, Messieurs, de qui Pasteur a pu dire, avec l’assentiment de tous ceux qui l’ont connu « Je cherche dans Claude Bernard le côté faible et je ne le trouve pas. »
Considérons maintenant de plus près l’œuvre scientifique qu’il nous a laissée.
Elle est immense, car elle embrasse presque tout le domaine de la Physiologie, et, dans chaque branche, elle est marquée par quelque découverte importante. Publiée de 1843 à 1877, couvrant ainsi un espace de trente-cinq ans, elle comprend plus de 180 notes et mémoires originaux, insérés dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, dans les Mémoires de la Société de Biologie, et dans plusieurs autres recueils. Les résultats en ont été progressivement résumés dans ses leçons imprimées du Collège de France, de la Sorbonne et du Muséum, dans deux ouvrages généraux et dans quelques articles de Revue, formant ensemble dix-huit volumes. Il est impossible, on le conçoit, d’analyser ici, même très brièvement, tous ces travaux, dont le moindre aurait suffi à la réputation d’un savant ordinaire. Il y faudrait au moins un et même plusieurs Cours de leçons bien nourries. On se bornera donc à quelques-uns des principaux, de ceux qui forment, pour ainsi dire, l’ossature de son œuvre.
Ceux-là même, il convient de les répartir entre les deux époques que