phénomènes naturels sont reproduits dans le laboratoire. Là encore, le microscope a joué son rôle bienfaisant. Son emploi a conduit à l’interprétation d’expériences qui, sans lui, n’auraient pas eu de lendemain ; il a rendu en outre possible une œuvre expérimentale nouvelle d’une grande fécondité.
Cette évolution d’une science, appelée jusqu’ici la Pétrographie, mais qu’il serait plus logique aujourd’hui de désigner sous le nom de Pétrologie, puisqu’elle n’est plus seulement descriptive, mais qu’elle tend chaque jour à devenir plus interprétative et à s’élever davantage à la recherche des causes générales, cette évolution a été l’œuvre d’un petit nombre de savants, parmi lesquels deux de nos confrères, Fouqué et Michel-Lévy, se sont fait une place glorieuse.
Il y a peu d’années, Berthelot prononçait de ce fauteuil l’éloge de Fouqué, l’un des compagnons de sa jeunesse. Ayant pour la première fois à remplir l’un des devoirs de la haute fonction que je dois à votre bienveillance, je vais chercher à faire revivre et la vie et l’œuvre de Michel-Lévy, dont je m’honore d’avoir été l’élève et l’ami.
La vie de Michel-Lévy s’est développée harmonieuse et belle. Ce fut celle d’un homme doué d’une haute conscience, d’un noble caractère, servis par une vaste intelligence et une volonté consciente de sa force. Possesseur d’une fortune indépendante qui lui a permis d’ignorer les âpretés de la lutte pour l’existence, d’un pas égal et sûr, il a parcouru toutes les étapes d’une brillante carrière dans l’un des corps les plus considérés de l’État et là, comme dans la Science, il s’est élevé rapidement jusqu’aux plus hauts sommets.
Auguste Michel-Lévy naquit le 7 août 1844, à Paris ; mais, par ses origines, il se rattachait aux deux provinces dont la perte le fit cruel-