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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 53.djvu/180

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J’examinerai brièvement les mêmes questions que M. Perot :

1o Valeurs du champ réalisables dans un entrefer donné et dépenses d’énergie correspondantes. — Le projet de M. Perot comporte une installation électrique d’une puissance totale de 1 500 kilowatts, celui de M. Weiss (projet II) une puissance de 350 kilowatts seulement. Malgré cette énorme différence, notre appareil, incomparablement plus avantageux pour les champs réalisables dans de grands entrefers, l’est tout autant que l’autre dans des entrefers plus petits. Cela tient à ce que notre appareil, qui comprend un électroaimant et des bobines polaires, peut être excité de bien des façons différentes, l’électro-aimant ou les bobines polaires jouant tour à tour le rôle principal.

Dans mon Rapport, j’ai indiqué que deux sources d’énergie distinctes étaient prévues pour l’excitation des bobines entourant les noyaux et pour celle des bobines polaires : je n’ai pas précisé, intentionnellement, laquelle était affectée à l’un ou à l’autre des deux enroulements. Le mode de connexion le plus avantageux dépend en effet des exigences de l’expérience qu’on veut faire ; il varie suivant qu’on veut un champ uniforme et constant, ou bien un champ très intense. Lorsqu’il s’agit du dernier cas, et qu’on travaille dans de petits entrefers, il faut évidemment réduire l’excitation des bobines entourant les noyaux au minimum, ou même la supprimer tout à fait. L’appareil fonctionne alors dans les conditions mêmes de celui de MM. Deslandres et Perot.

Si l’on tient compte alors des valeurs des densités moyennes de courant, dans les bobines polaires citées dans le Rapport de M. Weiss, on trouve que notre appareil, avec 350 kilowatts, peut donner au moins les mêmes champs dans de petits entrefers que celui projeté par M. Perot. Reprenons l’exemple de l’entrefer envisagé plus haut et utilisons maintenant les bobines polaires. Si l’on n’y dépense que 50 kilowatts, comme l’indique M. Weiss, on a, dans cet entrefer, un champ de 68 000 gauss en dépensant 164 kilowatts. Dans ce cas, c’est encore l’électro ordinaire qui joue le rôle de beaucoup le plus important, le champ varie encore peu avec le courant. Mais ces bobines polaires peuvent être excitées bien davantage ; on arrive facilement à y dépenser 104 kilowatts. Dans ces conditions, le champ direct des bobines, même en laissant entre les deux, autour du plan diamétral, un large espace libre, monte alors à 28 000 gauss. En n’employant plus que 20 kilowatts dans les bobines entourant les noyaux, on arrive à un champ total de 52 000 + 28 000 80 000 gauss, en ne dépensant que 124 kilowatts (d’après les calculs faits par M. Piccard).

On arrive à des résultats semblables en considérant des entrefers plus petits. Le calcul est alors moins sûr, puisque, pour ces petits entrefers, les champs indiqués par M. Weiss comportent, comme il l’a dit lui-même, une légère incertitude. Mais notre appareil se montre ici encore supérieur : cela tient, non