connus ; il est d’autant plus juste de rappeler que Michel-Lévy est l’auteur de leur découverte qu’un pétrographe éminent de l’autre côté du Rhin a cherché, il y a quelques années, à en attribuer l’honneur à l’un de ses élèves.
L’étude de ces roches si caractéristiques des Pyrénées, auxquelles à la fin du xviiie siècle, Palassou a donné le nom d’ophites, parce que leur couleur verte tachetée lui rappelait la peau des serpents, a permis à Michel-Lévy d’éclairer leur véritable nature, de définir leur structure, la structure ophitique, l’une des plus répandues parmi les roches basiques.
Ces recherches l’avaient préparé aux travaux d’ordre encore plus général qu’il a entrepris avec Fouqué. Ils se sont efforcés de construire une classification des roches éruptives, sujet épineux qui, en dépit de tentatives répétées de tous côtés, n’a pas encore reçu sa solution définitive.
Une classification naturelle doit tenir compte de tous les caractères et les faire intervenir dans l’ordre de leur valeur respective ; il est plus facile d’exprimer ce que devrait être la classification idéale des roches éruptives que de la réaliser. Leur composition minéralogique est essentiellement régie par la constitution chimique du magma fondu dont elles sont issues ; les conditions physiques de leur consolidation ne sont que des facteurs secondaires. Par contre, ces conditions physiques sont les régulatrices de la structure ; elles sont, elles-mêmes, sous la dépendance du mode de mise en place, profond ou superficiel, du magma.
Fouqué et Michel-Lévy n’ignoraient rien de tout cela ; mais pour des raisons dont l’exposé n’a pas sa place ici, des obstacles de nature diverse leur ont fait rejeter l’emploi de la composition chimique comme pierre angulaire de la classification, alors que d’autre part, en 1879, l’influence des facteurs physiques sur la cristallisation n’était encore établie que d’une façon trop incomplète pour pouvoir être utilisés