Des discussions du même ordre se sont produites au sujet des transformations que peuvent subir les magmas éruptifs à leur contact avec les sédiments, et, devant lui, Michel-Lévy a retrouvé les mêmes adversaires.
En parcourant les montagnes du Beaujolais et du Lyonnais, ainsi que la falaise dominant la plaine de la Limagne, il avait rencontré au milieu du granite des lambeaux discontinus de roches, appelées par les anciens géologues cornes vertes et cornes rouges à cause de leur compacité et de leur couleur. Il remarqua que toujours, à leur voisinage, le granite se charge d’amphibole, devient moins acide et passe peu à peu à des diorites et à des gabbros. Il eut vite établi la liaison de cause à effet existant entre ces deux observations ; la modification du granite est le résultat de l’assimilation par son magma de ces cornes, restes de calcaires métamorphisés. Depuis lors, des faits analogues ont été découverts dans d’autres régions françaises et particulièrement dans les Pyrénées : ils ont fourni une confirmation de ces vues ingénieuses sur la propriété que possèdent les magmas éruptifs de se modifier, à grande profondeur, par digestion des roches au contact desquelles ils se trouvent amenées.
Michel-Lévy généralisait encore davantage : il voyait dans le phénomène de l’assimilation une explication du mode de mise en place des grands massifs granitiques ; il se les représentait comme constitués par d’énormes pyramides s’élargissant vers leur base et comme ayant fait leur place dans l’écorce terrestre à la façon d’un puissant corrosif.
Ses travaux sur le métamorphisme de contact ont conduit Michel-Lévy à une ample généralisation concernant l’origine si discutée des schistes cristallins.
À plusieurs reprises, il s’est efforcé d’établir que ce qui s’est produit en petit sur les bords des massifs granitiques a dû se réaliser sur une plus vaste échelle à des profondeurs encore plus grandes pour