Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 53.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suffisaient à cette tâche, dont peu de maîtres auraient été capables. Et M. Noël, directeur de l’École centrale, disait à son tour : « Son talent d’exposition fut bien défini par ses élèves qui l’appelaient le lumineux, apportant ainsi le plus bel hommage d’une jeunesse studieuse au professeur érudit. »

Il ne faut pas croire, d’ailleurs, que ce cours de l’École centrale ait été, pendant les 34 ans de sa durée, immobilisé dans un cadre inflexible. Les neuf premières années furent consacrées à la Mécanique générale, les suivantes à la Mécanique appliquée, et, dans l’enseignement de cette dernière, Maurice Levy se tenait constamment au courant des derniers progrès. C’est ainsi qu’il exposa la théorie des turbines à vapeur aussitôt que celles-ci reçurent leurs premières applications, et, plus tard, dès 1908, aborda la science naissante de l’Aviation.

Ce double enseignement, joint à une production scientifique ininterrompue, aurait suffi largement pour occuper la vie d’un homme ; pourtant nous n’avons encore envisagé qu’une faible partie de l’œuvre de Maurice Levy. Il nous reste à parler de sa carrière technique et administrative. Nommé ingénieur en 1862, Maurice Levy, après quelques années de débuts à Colmar, puis à Montauban, fut attaché à partir de 1868 au Service de la navigation de la Seine où il inventa un nouveau treuil de manoeuvre des hausses des barrages de la Seine et aussi un barrage mobile, manoeuvrable depuis la rive par la pression de l’eau. Après la guerre, il entra au Service de la Ville de Paris.

Parmi les travaux qu’il eut alors à exécuter, on doit citer les deux siphons faisant passer l’égout collecteur de Bercy par-dessus le canal Saint-Martin. Chacun de ces siphons est formé d’un tuyau courbe de de diamètre, de corde et de hauteur d’aspiration. Ils sont accolés aux deux têtes du pont sur lequel le boulevard Morland franchit le canal. La difficulté était d’assurer et de maintenir l’amorçage. Le problème a été résolu par l’emploi de trompes aspirantes : idée suggérée par Alfred Cornu, mais que Maurice Levy a eu le mérite