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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/125

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d’une race sauvage, nommée ’’cochons marrons’’, qui a fourni pendant long-temps une grande ressource alimentaire, mais que le peu de soins donnés à sa conservation a laissé entièrement détruire dans presque toutes les îles.

D’un autre côté, on sait qu’il existe en Amérique un genre de quadrupèdes connu sous le nom de dicotyle ou pecari, voisin des cochons, mais qui s’en distingue par un orifice glanduleux percé sur le dos, par des défenses courtes et droites ne sortant pas de la bouche, et par le manque de queue et d’un doigt interne au pied de derrière.

Ces animaux sont aujourd’hui confinés sur le continent ; mais il paraît qu’il y en a eu, au moins momentanément, à Tabago, et peut-être dans quelques-unes des îles voisines.

Les naturalistes en ont décrit exactement deux espèces, l’une à collier blanc, l’autre à gorge et lèvres blanches ; et l’on pourrait croire, d’après une indication un peu confuse de Bajon, qu’il en existe une troisième, à laquelle nos colons de Cayenne auraient aussi transporté le nom de cochons marrons. Il y a en un mélange et des interversions singulières de noms dans les notices que l’on en donne, et on de la part conçoit qu’il ne pouvait guère en être autrement, d’hommes aussi ignorants que les Du Tertre, les Labat, et les autres moines ou mauvais chirurgiens auxquels nous devons les descriptions de nos colonies, de la part de gens qui nous disent, sans hésiter que le pécari respire par le trou qu’il a sur le dos, et que c’est ce qui fait que ne s’essoufflant point il est difficile de le forcer à la chasse. Il était donc naturel que M. Moreau de Jonnès trouvât ces espèces confondues dans plusieurs relations, que souvent on crût avoir observé des cochons marrons, lorsque l’on n’avait vu