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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/274

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que à qui représentaient cette température au haut du Pic, y sont vraisemblablement le maximum des étés ordinaires. Mais comme j’ai vu aussi, à Barèges, le thermomètre atteindre le e et le e degré, ce qui, au reste, ne m’est arrivé que deux fois, à sept années d’intervalle, et comme il est à présumer qu’au Pic l’augmentation aura été proportionnelle, j’admettrai sans peine que dans ces étés extraordinaires, on y aurait trouvé le thermomètre à ou degrés. Ce qu’il y a toutefois de bien certain, c’est qu’on ne le verra guère à cette hauteur, si l’on a de bons instruments, s’ils sont convenablement placés, exposés à l’air libre, et pourtant suffisamment garantis de l’action directe et indirecte du soleil, mais surtout défendus, autant qu’il est possible, du rayonnement du sol. Car ce sol aride et noirâtre s’échauffe quelquefois à un tel point, que j’y ai vu une fois le thermomètre s’élever à tandis qu’au soleil, mais à l’air libre, il marquait seulement et à l’ombre

Je ne connais pas d’observations plus délicates que celles de la température au sommet des’ montagnes. Les moyens imaginés jusqu’ici pour le placement des thermomètres, ne remplissent qu’imparfaitement leur objet. Cet instrument suspendu à ou pieds du sol, en est encore beaucoup trop voisin pour n’y pas puiser ou du chaud ou du froid, D’ailleurs, si on lui ménage de l’ombre, on lui ôte de l’air ; et si, dans la vue de lui donner de l’air, on réduit l’ombre à celle du bâton qui le porte, le soleil, en dardant ses rayons aux limites de cette ombre, communique de la chaleur à l’étroite lame d’air interposée ; enfin autour de lui, c’est un perpétuel échange de petites atmosphères locales, apportées par les vents des sommités voisines, soulevées de la plaine ou des