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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/276

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atteindre à ou dans les hivers rigoureux. Ainsi, sous le rapport des extrêmes de la température, ce n’est rien exagérer que de comparer le climat de la cime du Pic du Midi à celui des contrées comprises entre le e et le e degré de latitude.

Cependant il n’y a point ici de neiges permanentes. Dès la fin de l’été on n’en aperçoit plus que des lambeaux confinés dans des creux abrités du soleil. Rarement ils subsistent d’une année à l’autre, et ne durent jamais assez pour avoir le temps de former une couche, tandis qu’à peu de distance on voit sur les flancs de Néouvielle et du pic Long, des glaciers fort étendus à une élévation bien moindre.

Cette différence s’expliquerait déja par la position seule du Pic. La limite inférieure des neiges permanentes est au minimum d’élévation absolue vers le centre, des chaînes, parce que là se réunissent toutes les causes de froid : cette même limite s’élève d’autant plus qu’on approche davantage de la lisière, parce qu’ici plusieurs de ces causes cèdent, d’une part, à l’abaissement graduel des montagnes, et de l’autre, à l’invasion de l’atmosphère des plaines (voy. mes Obs. sur les Pyrénées, chap. XIV); mais quand bien même l’élévation relative du Pic du Midi le soustrairait à une partie des conséquences de sa position, sa forme et ses aspects suffiraient pour le défendre de l’invasion des glaciers. Les neiges ne sauraient s’accumuler nulle part ; une seule de ses faces leur prêterait appui, et celle-là est précisément exposée au midi elles n’y résistent ni à l’ardeur du soleil, ni à l’impétuosité dévorante des vents du sud, qui sont à ces hauteurs les vents les plus habituellement dominants. Au nord, au levant, au couchant, c’est une longue suite de précipices où