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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/280

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pur, l’air plus transparent, l’horizon plus net : ces avantages sont ceux de l’automne ; ils ne se prolongent guère au-delà du terme marqué par la bourrasque de l’équinoxe.

Dès les premiers jours d’octobre la floraison a achevé de parcourir son cercle. Passé le 10 ou le 15, il n’y a plus rien. L’automne du Pic a fini quand le nôtre a commencé.

Ainsi trois mois et demi constituent à peu près toute la belle saison de ces cimes. Le reste appartient à l’hiver ; et sa rigueur est loin encore de s’épuiser dans le cours des huit ou neuf mois qui lui sont dévolus : il gèle en juillet, en août ; il tombe de la neige ; et rien de moins extraordinaire que de voir, au milieu de l’été, le Pic blanchir à la suite d’un orage, et la neige s’y maintenir une couple de jours.

Voilà le climat : j’ai décrit le lieu ; c’est là que j’ai réussi à constater l’existence de espèces ; savoir : cryptogames et phanérogames. Quelque considérable que ce nombre puisse paraître, eu égard à la petitesse de l’espace, à l’aridité du sol, aux intempéries de l’atmosphère, je l’aurais augmenté encore, si je m’étais appliqué à démêler ce que les rochers nourrissent de lichens imperceptibles ou défigurés ; si j’avais réussi à déterminer tout ce que je voyais de brins de mousses dépourvues de fructification.

Les lichens forment la majeure partie des cryptogames, j’en ai reconnu espèces. Plusieurs n’avaient pas été observés ailleurs. La Flore française indique celles que j’avais reconnues à l’époque de sa publication. Mon énumération contient la description des espèces que j’ai découvertes depuis.

Les hépatiques, les mousses et les fougères ne m’ont donné ensemble que espèces.

Au reste, les cryptogames n’avaient qu’une part secon-