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AU SOMMET DU PIC DU MIDI. Il 5

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exception à cette loi.. Les traces de la foudre, et elles sont très-nombreuses, s’y montrent précisément dans toute la partie du sommet qui regarde l’orient, depuis le sud jus-, `` qu’au nord. Là, ses roches offrent de vastes espaces et surtout des angles manifestement fondus à la surface, et couverts de bulles vitrifiées. Mon observation pourtant ne contredit en aucune façon celle de Balitoro. La foudre frappe les édifices dans le sens où marchent les orages, et c’est du côté du sud et de l’ouest qu’ils sont atteints dans les plaines, parce que rien n’y dévie le cours naturel des nuages au Pic, l’appareil orageux est nécessairement entraîné vers lès gorges ouvertes à l’orient ; c’est donc la face orientale de la montagne qui provoque et reçoit la décharge électrique. Le Pié oppose peu d’obstacles aux vents méridionaux, parce qu’ils le prennent par ses cimes il résiste long-temps à l’invasion des vents septentrionaux, parce qu’ils l’attaquent par ses bases. Rien de plus ordinaire que de voir, du sommet, la plaine chargée de nuages, et ces nuages remonter le long de ses pentes avec le vent qui les entraîne. Les observations météorologiques sont alors affectées de deux erreurs dont on ne peut estimer avec précision l’étendue. Le courant ascendant fait baisser le baromètre, en diminuant la pression de la colonne d’air, et il fait monter le thermomètre en lui apportant l’atmosphère de la plaine. Cet accident est fréquent dans les montagnes ; il a altéré, à l’insu de Saussure, les observations qu’il a faites au sommet du Mont-Blanc ; à plus forte raison altère-t-il un bon nombre de ces observations que nous voyons faire en courant de cimes en cimes, sans la moindre défiance des influences variées qu’exercent tourà-tour, les vents, les lieux, les heures et le temps. Mais je