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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/333

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LYSIMACHIES. Juss. PRIMULACÉES. Vent. dec.
76. Androsace ciliata. – Dec. fl. fr. 3, p. 441. - Ic. pl. gall. rar. fasc. 1, p. 3,`t. 6*.
Sommet supérieur, au nord, sur les rochers formant l’escarpement du précipice.
En pleine fleur, le 8 août 1809, année très-tardive. Je l’avais trouvée fleurie le 22 juillet 1799, et dès le 19 juillet 1801. Massey encore plus tôt, savoir le 3 juillet 1798. C’est peut-être la plante la plus précoce du Pic.
Elle végète vigoureusement dans des situations bien plus froides encore. Je l’ai recueillie couverte de fleurs, le 12 août 1797, au haut du glacier de Tuque rouye, en plein nord, et le 10 août 1802, à la cime du Mont-Perdu. Nulle part même je ne l’ai vue aussi forte, aussi belle, aussi vivement colorée.
C’est une arétice et le représentant, dans les hautes Pyrénées, de l’Aretia alpina, que je n’y ai point rencontrée. On l’avait confondue avec celle-là, et il est en effet difficile de l’en distinguer par des caractères bien tranchants, quoiqu’elle s’en distingue à la première vue, par la grandeur relative de ses feuilles et de ses fleurs, la longueur de ses pédoncules, et l’aspect glabre de toutes ses parties. Tout cela variè bien jusqu’à un cerțain point : les feuilles diminuent de grandeur ; des poils rameux se mêlent aux poils simples dont elles sont ciliées, et envahissent même une partie du disque : cependant l’aspect général ne se dément pas ; les feuilles continuent à se distinguer par une circonscription un peu différente ; la partie la plus large paraît plus voisine du sommet ; et dans certains individus même, on y aperçoit une dent glanduleuse de chaque côté. Toujours aussi, le tube de la corolle approche davantage de la longueur du calice.
Si les deux plantes croissaient à la fois dans la même contrée, les circonstances qui ont pu modifier leurs formes seraient appréciables, et l’examen critique de ces circonstances amènerait à prononcer sur la nature de leur affinité. Mais si, au contraire, chacune des deux appartient à une contrée distincte ; si chacune des deux chaînes a une portion de sa végétation qui lui est propre,