Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/468

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dans ces explications qu’on peut chercher ni les objections contre ma, théorie, ni les preuves en sa faveur. Les preuves sur lesquelles je l’appuie, résultent surtout de ce qu’elle ramène à un principe unique trois sortes d’actions que l’ensemble des phénomènes prouve être dues à une cause commune, et qui ne peuvent y être ramenées autrement. En Suède, en Allemagne, en Angleterre, on a cru pouvoir les expliquer par le seul fait de l’action mutuelle de deux aimants, tel que Coulomb l’avait déterminé ; les expériences qui nous offrent des mouvements de rotation continue sont en contradiction manifeste avec cette idée. En France ceux qui n’ont pas adopté ma théorie, sont obligés de regarder les trois genres d’action que j’ai ramenés à une loi commune, comme trois sortes de phénomènes absolument indépendants les uns des autres. Il est à remarquer cependant, qu’on pourrait déduire de la loi proposée par M. Biot pour l’action mutuelle d’un élément de fil conducteur et de ce qu’il appelle une molécule magnétique, celle qu’a établie Coulomb relativement l’action de deux aimants, si l’on admettait qu’un de ces aimants est composé de petits courants électriques, tels que ceux que j’y conçois mais alors comment pourrait-on ne pas admettre que l’autre est composé de même, et adopter, par conséquent, toute ma manière de voir ?

D’ailleurs, quoique M. Biot ait nommé force élémentaire [1] celle dont il a déterminé la valeur et la direction dans le cas où un élément de fil conducteur agit sur chacune des particules d’un aimant, il est clair qu’on ne peut regarder

  1. Précis élémentaire de physique, tom. II, pag. 122 de la seconde édition.