Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/77

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environ deux milliers de livres, est introduit dans le tube, et lorsque l’instrument est tourné vers le ciel ce miroir réfléchit l’image éclatante des astres. L’observateur est lui-même transporté avec le tube, selon toutes les directions ; car il se place dans un siège attaché à l’extrémité supérieure les objets qu’il observe sont derrière lui il en considère les images réfléchies.

Herschel découvrit avec ce télescope deux nouveaux satellites de Saturne ; ils sont l’un et l’autre plus près de la planète que ceux dont on doit la connaissance à Huygens et Cassini. Jamais le ciel n’avait été observé avec un instrument aussi extraordinaire et l’on peut dire que les plus grands phénomènes se montrèrent sous un aspect nouveau. Les nébuleuses, c’est-à-dire ces petits nuages lumineux et irréguliers que l’on remarque parmi les étoiles fixes dans diverses régions du ciel, parurent presque toutes se résoudre en une multitude innombrable d’étoiles ; d’autres pour ainsi dire imperceptibles semblaient avoir acquis une lumière distincte. À l’entrée de l’étoile Sirius dans le champ du télescope, l’œil était vivement affecté au point que l’on ne pouvait plus apercevoir, immédiatement après, les étoiles de moindre grandeur il fallait qu’il s’écoulât plus de 20 minutes avant que l’on put observer ces astres.

Les instruments dont il s’était servi jusqu’alors offraient moins d’avantage pour l’observation de quelques phénomènes ; mais il lui avait été plus facile d’en multiplier et d’en varier les applications. Aucun astronome n’avait encore pu acquérir une connaissance aussi complète et aussi distincte des phénomènes du ciel. Par exemple, on cessait toujours d’apercevoir Vanneau de, Saturne lorsque son plan est dirigé vers