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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/101

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de m. breguet.

point constante ; elle varie avec la densité de ce fluide. L’art a opposé les unes aux autres toutes ces causes de perturbation ; elles se détruisent réciproquement. L’effet moyen des changements de situation devient insensible : les variations de température se compensent ; les agitations extérieures et fortuites n’altèrent point le mouvement ; on s’en est même servi pour l’entretenir et le renouveler ; ce qui avait été un obstacle est devenu une cause utile.

On a donné le nom de montres perpétuelles à celles qui sont toujours remontées par le seul effet de la marche des personnes qui les portent : cette invention est déjà assez ancienne : mais elle était demeurée trop imparfaite, pour que l’on en pût conserver l’usage. M. Breguet a donné à ces montres toute la précision et la stabilité nécessaires. Il suffit, pour qu’elles marchent pendant trois jours, de les agiter quelques minutes. Il y en a qui ont conservé un mouvement régulier, sans avoir été ouvertes, pendant plus de dix années.

On pourrait encore établir les montres, en sorte qu’elles fussent remontées par le seul effet des changements naturels qui surviennent dans la température ou dans le poids de l’atmosphère, ou par l’effet d’un courant d’air. On a formé plusieurs instruments de ce genre ; mais ils n’intéressent pas la partie essentielle de l’art ; son véritable objet est de maintenir le mouvement uniforme, nonobstant toutes les causes extérieures qui tendent à le troubler.

Les pièces les plus importantes de l’appareil intérieur, et qui en forment, si l’on peut parler ainsi, l’organe principal, sont l’échappement et le balancier régulateur ; c’est là que réside la force modératrice, et la moindre inégalité de son