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histoire de l’académie,

Nous avons parlé dans le temps des belles découvertes de l’iode et du cyanogène : deux substances dont l’une est jusqu’à présent indécomposable, et se distingue éminemment par la couleur violette de sa vapeur ; et dont l’autre, formée d’une combinaison de carbone et d’azote, donne, en s’unissant à l’hydrogène, le principe colorant du bleu de Prusse. Ces substances peuvent s’unir quand on les présente l’une à l’autre à l’état de gaz naissant, ce qui arrive quand on chauffe un mélange de deux parties de cyanure de mercure et d’une partie d’iode ; il se produit alors du prot-iodure de mercure et du cyanure d’iode. Cette dernière combinaison, qui est très-volatile, s’élève sous la forme d’une fumée épaisse, et se condense en aiguilles extrêmement légères. Elle a une odeur très-piquante, une saveur des plus caustiques, mais ne participe en rien des caractères des acides ni des alcalis. Elle se dissout dans l’eau et dans l’alcohol, mais n’éprouve aucune action du chlore, ni de l’acide sulfureux, quand ils sont à l’état sec. Au contraire, l’acide sulfureux liquide et les alcalis l’attaquent, et il en résulte divers composés.

M. Serullas, qui a, le premier, produit et étudié cette combinaison remarquable, n’a pu encore en déterminer les proportions que d’une manière approximative ; il y trouve 82,8 sur 100 d’iode, et 17,2 de cyanogène.


Les accusations d’empoisonnement, dont les tribunaux ont retenti l’année dernière, ont tourné les efforts de plusieurs chimistes vers la recherche des marques auxquelles on peut reconnaître dans les intestins la présence de quelques-uns des poisons nouvellement découverts. Si malheureusement les progrès des sciences fournissent quelquefois au