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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/125

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cxix
partie physique.

L’acide hydro-cyanique ou prussique, délétère à si petite dose, et que des scélérats savaient employer bien long-temps avant que les chimistes en eussent constaté la nature, était plus difficile à reconnaître que la morphine. Cependant M. Lassaigne est parvenu aussi à en saisir de bien faibles traces.

Cet acide a la propriété, lorsqu’on verse du persulfate de fer dans sa dissolution saturée de potasse, de produire une belle couleur bleue, qui, lorsque la proportion de l’acide hydro-cyanique est très-faible, ne se montre qu’après quelques heures ; ce qui donnerait déjà la possibilité de le découvrir dans un liquide où il n’y en aurait qu’un dix-millième ; mais une autre de ses propriétés permet d’arriver encore à une précision double, et d’en saisir jusqu’à un vingt-millième. C’est celle que lui a découverte M. Vauquelin, de former avec le deutoxide de cuivre hydraté, un composé jaunâtre qui devient blanc par l’addition de l’eau chaude et qui est parfaitement insoluble dans ce liquide.

Pour appliquer cette propriété à la solution du problème, on alcalise légèrement par la potasse le liquide qu’on éprouve ; on y verse quelques gouttes de sulfate de cuivre, et ensuite assez d’acide hydro-chlorique (muriatique), pour redissoudre l’excès d’oxide de cuivre précipité par l’alcali. Si le liquide contient de l’acide hydro-cyanique, il prend un aspect laiteux qui disparaît souvent au bout de quelques heures.

Ainsi les signes de poison que donne le sulfate de fer disparaissent avec le temps, et le temps développe ceux que fournit le sulfate de cuivre ; en conséquence, il sera toujours avantageux d’employer comparativement les deux méthodes.

M. Lassaigne, par leur moyen, a retrouvé l’acide dans les