produisent des convulsions violentes qui se montrent surtout dans les opercules des ouïes qui en tirent en effet leurs nerfs. Si on les détruit, le jeu de ces opercules cesse et la respiration s’éteint. Le même effet arrive si l’on fend seulement en longueur leur partie moyenne. M. Flourens en conclut que c’est ici l’organe cérébral de la respiration, circonscrit, déterminé et développé en un véritable lobe, tandis que dans les autres classes il paraît à peine se séparer de la masse.
Des phénomènes semblables se sont montrés sur la lote, sur le brochet et sur l’anguille.
Pour l’auteur et pour ceux qui admettront ses conclusions relativement aux tubercules creux, il en résultera que le point par lequel le cerveau des poissons diffère le plus essentiellement de celui des autres classes consiste dans ce grand développement de la partie qui préside aux mouvements respiratoires ; ce que M. Flourens explique, parce que la respiration est une opération bien autrement laborieuse pour les animaux aquatiques qui n’agissent sur l’air que par l’intermède de l’eau, que pour les animaux aériens dont le fluide aériforme pénètre immédiatement le poumon. C’est ainsi, dit-il, que le cerveau est plus grand dans les mammifères dont l’intelligence est plus élevée ; le cervelet dans les oiseaux, classe plus agile qu’aucune autre ; et que ce même cervelet est presque réduit à rien dans les reptiles, animaux apathiques, et dont le seul nom indique la torpeur.
L’auteur termine par cette réflexion, que les parties qui contribuent à la ténacité de la vie, et surtout la moelle allongée, sont, pour le volume, en raison inverse de celles qui concourent à l’intelligence ; les animaux qui n’ont pas de ressource pour se défendre avaient besoin d’une vie plus dure, qui se défendît en quelque sorte d’elle-même.