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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/285

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sur la double réfraction.

ces directions se trouvaient rectangulaires pour deux faisceaux polarisés à angle droit. Mais cette supposition était si contraire aux idées reçues sur la nature des vibrations des fluides élastiques, que je fus long-temps avant de l’adopter entièrement ; et, lors même que l’ensemble des faits et de nouvelles réflexions m’eurent persuadé qu’elle était nécessaire à l’explication des phénomènes de l’optique, j’attendis avant de la soumettre à l’examen des physiciens, que je me fusse assuré qu’elle n’était point contraire aux principes de la mécanique. M. Young, plus hardi dans ses conjectures, et moins confiant dans les vues des géomètres, l’a publiée avant moi (quoiqu’il y ait peut-être pensé plus tard), et par conséquent la priorité lui appartient sur cette idée théorique comme sur beaucoup d’autres. Ce sont les expériences du docteur Brewster sur les cristaux à deux axes qui l’ont conduit à penser que les vibrations de la lumière, au lieu de s’exécuter longitudinalement, dans la direction des rayons, pourraient bien être transversales, et semblables aux ondulations d’une corde indéfinie qu’on agiterait par une de ses extrémités ; c’est du moins à l’occasion des observations de M. Brewster qu’il a publié cette hypothèse c’est-à-dire trois ans après la découverte des caractères particuliers de l’interférence des rayons polarisés. En m’appuyant sur la première loi d’interférence de ces rayons, je vais essayer de prouver que les vibrations lumineuses s’exécutent uniquement dans une direction parallèle à la surface des ondes.

Démonstration de l’existence exclusive des vibrations transversales dans les rayons lumineux.

C’est en 1816 que nous avons reconnu, M. Arago et moi,