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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/419

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Les corps creux ne valent pas les boulets, mais valent beaucoup mieux que les balles incendiaires.

Je ne pense pas que cela pût opérer une révolution navale, mais je crois que cela peut donner des avantages très-grands.

1o Il faudrait tirer des obus avec des pièces de s’assurer que la fusée n’est point dérangée, et qu’il n’arrive pas trop d’accidents.

2o S’assurer que les fougasses de livre de poudre[1] mettent le feu dans un bordage ; évaluer la force d’explosion, et la comparer avec la ténacité du bois d’échantillon de la marine.

Je t’invite à t’occuper de la théorie de ce dernier article ; il nous sera possible de faire des expériences sur le premier objet. »

On reconnaît ici déja l’esprit d’analyse dont fut éminemment doué cet homme extraordinaire, qui, dans sa carrière marquée de si grandes vicissitudes, obtint le plus de résultats par des combinaisons rapides que secondait cet esprit d’analyse.

On n’avait pas encore d’expériences directes sur l’effet des projectiles creux contre les vaisseaux, lorsque des circonstances de service m’ayant appelé à Toulon, j’y trouvai dans la place de directeur de l’artillerie de la marine M. Léon Levavasseur, que j’avais connu pendant qu’il servait dans l’artillerie de terre. Outre les communications qu’il me fit sans réserve, je parvins à le décider à tirer quelques obus contre

  1. Ou onces ; c’est la quantité de poudre que contient un obus de pouces chargé plein, comme doivent l’être tous les projectiles creux.