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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/421

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Toulon avait été concertée entre M. Levavasseur et moi. J’avais effectivement dit à M. Levavasseur, qu’afin de prévenir tout accident, il conviendrait d’ensaboter les obus. Il m’avait fait observer que le sabot n’était point en usage dans la marine, et il avait ajouté qu’il s’arrangerait de manière que l’œil de l’obus ne se retournât pas dans la pièce ; mais il paraît que les moyens qu’il avait prescrits n’ayant pas été suivis avec assez de soin, ne réussirent pas toujours.

Malgré les objections solides qu’on pouvait élever contre l’emploi des balles incendiaires, comme plusieurs personnes qui jouissaient de quelque crédit en avaient fait depuis longtemps leur unique occupation, elles parvinrent à intéresser le gouvernement en faveur de ces projectiles, et les épreuves comparatives de Meudon furent ordonnées. Lorsque je connus le but de ces expériences, j’adressai une copie du Mémoire sur les projectiles creux à un membre du gouvernement qui avait été mon camarade d’études mathématiques à Paris. Je ne sais point l’usage qu’il fit de ce Mémoire. Il m’a dit depuis que les épreuves de Meudon devant être tenues secrètes, il avait cru devoir, par cela même, éviter d’entrer en explication à leur sujet. On su, dans la suite, que ces expériences avaient prononcé la supériorité des projectiles creux sur les balles incendiaires, et confirmé l’avantage qu’on en pouvait tirer dans les combats de mer.

La proposition que j’avais faite d’armer les batteries basses des vaisseaux, de pièces de 36 avec lesquelles on lancerait des obus ensabotés, trouva bientôt son application, du moins quant à l’essai de ce tir.

En 1794, l’aile droite de l’armée d’Italie s’était portée jusqu’à Savone. Obligée l’année d’après de céder à des forces