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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/830

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un espace de température constante. Après avoir remarqué les conséquences générales de la solution de cette question, j’ai examiné plus spécialement le cas où la température primitive acquise dans le milieu échauffé serait devenue commune à toute la masse ; et attribuant à la sphère une dimension extrêmement grande, j’ai cherché quelles seraient les diminutions progressives de la température dans les couches assez voisines de la surface. Si l’on applique les résultats de cette analyse au globe terrestre pour connaître quels seraient les effets successifs d’une formation initiale semblable à celle que l’on vient de considérer, on voit que l’accroissement d’un trentième de degré par mètre, considéré comme résultant de la chaleur centrale, a été autrefois beaucoup plus grand, et qu’il varie maintenant avec une lenteur extrême. Quant à l’excès de température de la surface, il varie suivant la même loi ; la diminution séculaire ou la quantité dont il s’abaisse durant un siècle est égale à la valeur actuelle divisée par le double du nombre de siècles qui se sont écoulés depuis l’origine du refroidissement, et comme une limite de ce nombre nous est donnée par les monuments historiques, on en conclut que, depuis l’école grecque d’Alexandrie jusqu’à nous, la température de la surface terrestre n’a pas diminué, pour cette cause, de la trois centième partie d’un degré. On retrouve ici ce caractère de stabilité que présentent tous les grands phénomènes de l’univers. Cette stabilité est d’ailleurs un résultat nécessaire, et indépendant de toute considération de l’état initial, puisque l’excès actuel de la température est extrêmement petit, et qu’il ne peut que diminuer pendant un temps indéfiniment prolongé.

L’effet de la chaleur primitive que le globe a conservée