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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/843

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ont fait partie de la masse du soleil, et l’on peut dire qu’il n’y a aucun phénomène observé qui ne concoure à fonder cette opinion. Nous ne connaissons pas combien l’intérieur de la terre a perdu de cette chaleur d’origine ; on peut seulement affirmer qu’à l’extrême superficie, l’excès de chaleur dû à cette seule cause est devenu pour ainsi dire insensible ; l’état thermométrique du globe ne varie plus qu’avec une extrême lenteur ; et si l’on pouvait concevoir qu’à partir d’une distance de quelques lieues au-dessous de la surface, on remplace les masses inférieures jusqu’au centre du globe, soit par des corps glacés, soit par des portions de la substance même du soleil qui auraient la température de cet astre, il s’écoulerait un grand nombre de siècles avant qu’on ne pût observer aucun changement appréciable dans la température de la surface. La théorie mathématique de la chaleur fournit plusieurs autres conséquences de ce genre dont la certitude est indépendante de toute hypothèse sur l’état intérieur du globe terrestre.

Ces théories acquerront à l’avenir beaucoup plus d’étendue, et rien ne contribuera plus à les perfectionner que des séries nombreuses d’expériences précises ; car l’analyse mathématique (qu’il nous soit permis de reproduire ici cette réflexion)[1] peut déduire des phénomènes généraux et simples l’expression des lois de la nature ; mais l’application de ces lois à des effets très-composés exige une longue suite d’observations exactes.

  1. Discours préliminaire de la Théorie de la chaleur.