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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/88

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histoire de l’académie,

hauteur de 29 pouces anglais ou 736 millimètres 05. On peut en conclure une élévation au-dessus de la mer de 980 pieds anglais.

Il est donc évident que les eaux du Nil au confluent des deux branches ne sont pas un écoulement du lac Tsâd.

Ces remarques ne permettent pas de supposer une rivière passant, soit au nord, soit au midi du lac Tsâd, et se jetant dans l’Abyad à un lieu quelconque. Et s’il restait quelque doute sur ce point, il sera toujours démontré que les eaux du lac Tsâd, et par conséquent celles du Yaou (ou du Niger) ne tombent pas dans le Nil d’Égypte. Quand même on attribuerait au Tsâd une hauteur de douze cents pieds, il faudrait encore supposer que les eaux qui en sortiraient pour aller dans le Nil, n’auraient aucune pente, et que le fleuve conserverait son niveau, dans un espace de plus de trois cent cinquante lieues, qui est la distance en ligne directe entre le lac et le confluent de l’Abyad.

Ainsi, ni le lac Tsâd, ni l’Yaou, ni le Quolla ou la rivière qui coule à l’est de Tombouctou, ne se jettent dans le Nil.

On peut demander si le lac Tsâd a une issue, et, dans ce cas, ce que deviendraient ses eaux, si elles ne s’écoulaient pas dans le Nil. On lie cette question à une autre qui consiste à savoir si les eaux du lac sont douces ou salées. Mais il n’est pas exact de dire qu’un lac sans écoulement a des eaux toujours salées, et que les eaux d’un lac ayant issue sont toujours douces ; car on peut citer des exemples du contraire. L’eau d’un même lac, d’une même rivière est plus ou moins salée, selon la saison, selon l’affluence des pluies. Un lac sans écoulement peut avoir des eaux douces à une lieue ou plus de l’embouchure des rivières qui s’y déchargent