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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/166

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zéolithes, quatre parmi les grenats, cinq parmi les hyacinthes. Non-seulement il a annoncé ainsi aux chimistes qu’en recommençant leurs analyses, ils trouveraient dans ces pierres des différences de composition qu’ils avaient méconnues ; il leur a encore très-souvent prédit que des différences qu’ils croyaient voir ne devaient pas exister. C’est ainsi que d’après les indications de la cristallographie, M. Vauquelin a fini par trouver la glucine dans l’émeraude, comme il l’avait auparavant découverte dans le beril.

Quelquefois ces indications résultaient des recherches de M. Hauy, sans que lui-même les eût aperçues d’abord, faute d’avoir songé à comparer ses résultats. Ainsi lorsque MM. Klaproth et Vauquelin eurent découvert que l’apatite et la chrysolite des joailliers n’étaient que du phosphate de chaux, il retrouva dans ses papiers que depuis long-temps il avait déterminé pour l’une et pour l’autre la même structure. C’était à ses yeux le triomphe de la cristallographie que cet accord entre des opérations faites séparément, et que l’on ne pouvait soupçonner d’avoir été concertées.

Il était du devoir d’un homme qui servait ainsi les sciences de se vouer entièrement à elles. Sur les conseils de Lhomond lui-même, M. Haüy, lorsqu’il eut dans l’Université les vingt années de services qui suffisaient alors pour obtenir la pension d’émérite, se hâta de la demander[1]. Il y joignit les produits d’un petit bénéfice. Tout cela ensemble ne faisait encore que le nécessaire bien juste ; mais comme il ne cher-

  1. En 1784. Il continua cependant de loger au cardinal Lemoine, comme professeur émérite.