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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/315

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premier individu qu’il examina, il remarqua que la liqueur sortie probablement par la section du ventre contenait une quantité immense d’animalcules extrêmement petits, nageant dans un fluide, et dont la forme et les mouvements lui donnèrent l’idée d’animalcules spermatiques, et que par conséquent cet individu pouvait être un mâle. Dans l’eau qui contenait ces coquillages, il aperçut aussi un grand nombre d’animaux microscopiques : sur cinq ou six individus qu’il regarda comme mâles, il ne vit cependant que dans trois des animalcules vivants ; les autres n’en contenaient pas, ce qui lui fit supposer que le fluide séminal dans les autres n’était pas encore parvenu à sa maturité. Ces animalcules spermatiques lui parurent un peu plus longs que larges, et pourvus d’une queue six fois plus longue que le corps. Il fut en outre porté à croire qu’ils étaient pourvus d’autres organes qui leur permettaient d’adhérer fortement les uns aux autres, et qu’ils pouvaient être composés de globules, parce qu’en mourant ils se décomposaient en molécules arrondies.

Le 28 août, il ouvrit un nouvel individu femelle, sur lequel les œufs n’étaient avancés justement que jusqu’au point de paraître composés de globules arrondis, contenant une liqueur aqueuse, limpide, parmi lesquels nageaient plusieurs animalcules qu’il regarda comme spermatiques.

Aux kalendes de septembre, plusieurs individus portaient des oeufs assez parfaits pour qu’on pût y distinguer la coquille, au point, dit-il, que, grossie au microscope, elle semblait appartenir à des animaux déja nés depuis quelque temps. Leuwenhoek remarqua cependant qu’elle était aussi grosse sur les petits individus que sur les grands, qu’il suppose avec raison sans doute plus vieux.