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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/38

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celui qu’on tire de l’observation des quantités d'eau élevée par les pompes, et cela tient à un fait remarquable qui doit exciter toute l’attention des constructeurs de machines à pompes. Les produits de ces machines n’augmentent pas indéfiniment avec les vitesses imprimées aux pistons. Lorsque ces vitesses sont poussées au-delà de certaines limites, les volumes d'eau élevée diminuent au lieu d'augmenter ; l’existence de ce maximum, indiqué par la théorie, a été bien manifeste dans les expériences de M. de Prony. Pendant la durée d'une partie de ces expériences, les chauffeurs avaient de fréquentes dispositions à pousser le feu ; ils ont même, à cet égard, commis des imprudences ; mais lorsque le nombre des tours du volant en une minute excédait seize ou dix-sept, la jauge placée au haut de la tour indiquait une diminution du produit. Une partie de la force de la machine était donc dépensée sans concourir à l’élévation de l’eau. L’auteur a voulu connaître cet excédant de force, et c'est pour parvenir à ce but qu’il a imaginé l’appareil d'épreuve, décrit à la suite de son rapport. Il a remarqué, lorsque cet appareil d'épreuve s’est trouvé appliqué à la machine, que les chauffeurs, auparavant si enclins à augmenter la tension de la vapeur, modéraient leur feu, selon toute apparence, d'après des ordres particuliers qu’ils avaient reçus, de telle sorte que la tension moyenne a été réduite de 7/10 atmosphères à 5/10 et la durée de chaque course de piston augmentée, de à Calculant sur ces nouvelles données l’effet mécanique évalué, soit à priori par les règles pratiques ordinaires, soit d'après les expériences faites avec l’appareil d'épreuve, on arrive à deux résultats qui ne diffèrent entre eux que de la dixième ou onzième partie du ré-