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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/394

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velles productions qui s’interposent chaque année entre le bois et l’écorce, le chassent devant elles, mais c’est qu’il acquiert plus d’ampleur par l’effet de sa propre croissance, et que, par conséquent, il se sépare et s’écarte de lui-même du cône ligneux sur lequel il était appliqué ; que si, dans cette circonstance, on n’aperçoit pas de lacune entre le bois et le liber, cela provient de ce que la place abandonnée par le liber est occupée immédiatement par le cambium. Ces faits expliquent de la manière la plus simple les déchirements que l’on remarque sur l’écorce des vieux arbres. J’établis en outre que les prétendus canaux séveux ou méats de M. Tréviranus, qui, selon cet auteur, sont les interstices que laissent entre elles des utricules, d’abord séparées complètement les unes des autres, puis soudées incomplètement les unes aux autres, ne sont, dans la réalité, que des fentes produites par le desséchement tardif de la substance interne des parois épaisses du tissu cellulaire originairement mucilagineux et continu dans tous ses points ; que l’on ne saurait voir dans les tubes criblés des couches ligneuses que des cellules plus larges et plus longues que celles du tissu cellulaire alongé qui constitue la partie la plus compacte du bois ; que les parois des tubes criblés sont en même temps les parois des cellules alongées, contigües à ces mêmes tubes ; et qu’ainsi, sans qu’il soit nécessaire d’alléguer d’autres faits qui trouveront place plus loin, je puis déja affirmer, contre le sentiment de plusieurs auteurs, qu’il existe des cellules criblées, comme je l’ai annoncé autrefois.

On trouvera, dans l’explication des figures que je joins ce Mémoire, les preuves de ce que j’avance. Je ne veux pas faire perdre à l’Académie un temps précieux, en lui lisant des détails anatomiques qui ne peuvent être bien compris que