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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/528

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éclairer la discussion, qui, sans cela devient tout-à-fait impossible, et par suite laisse la spécification dans le plus grand vague. C’est une nouvelle raison, jointe à tant d’autres que nous avons dé.la pour que les naturalistes se livrent de plus en plus à ce genre de recherches, et ne se bornent pas, comme il arrive le plus souvent, à acheter des minéraux chez les marchands, par lesquels ils n’ont le plus ordinairement que des renseignements très-inexacts.

§ III. Recherches chimiques sur les roches composées.

Jusqu’ici une analyse de roche composée était tout-à-fait insignifiante, par la raison qu’on trouvait en bloc les différents éléments que la nature avait partagés entre les diverses substances qui constituent cette roche. Ce n’était qu’en étudiant les roches sur place, en observant les différents passages entre les points où les éléments étaient distincts et ceux où la masse devenait compacte, qu’on acquérait quelques idées sur la nature de ces diverses parties. On formait ainsi quelques groupes, auxquels on rattachait bien ou mal les matières qui présentaient à peu près les mêmes caractères extérieurs. Mais on conçoit combien les déterminations doivent devenir vagues par de tels moyens, combien d’erreurs il a dû en résulter et en résultent encore tous les jours. Actuellement je crois que les analyses de roches, aidées des considérations minéralogiques, peuvent devenir d’une très-grande utilité, parce que, d’après le travail que je viens de faire, on sera souvent en état, par le calcul, de confirmer les idées qu’on se sera formées sur place, ou de les détruire en y substituant quelques vérités. C’est dans l’idée de donner