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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/122

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fourni que espèces. Parmi les autres plantes que M. Ramond croit avoir à peu près toutes recueillies, une seule a la consistance d’un arbrisseau ; c’est un très-petit saule (salix retusa); des arbres ne pourraient résister aux ouragans de ces cimes ; rien n’y subsiste, dit M. Ramond, que ce qui rampe, ce qui se cache ou ce qui plie. Parmi les herbacées, il n’en est que cinq d’annuelles ; toutes les autres sont vivaces. Les plantes annuelles n’ont qu’une existence précaire dans une région dont les intempéries compromettent tour-à-tour la fécondation des germes, la maturation des fruits, la germination des graines ; les plantes vivaces au contraire peuvent attendre les jours favorables. Ces plantes appartiennent à genres et à familles. Les composées seules forment un sixième du total ; les cypéracées et les graminées un septième ; les crucifères, les caryophyllées, chacune un douzième ; les lysimachies, les joubarbes, les saxifrages, les rosacées, les légumineuses, autant de dix-huitièmes. À l’exception de quelques espèces communes, ces plantes sont généralement étrangères aux contrées limitrophes, mais il s’en retrouve une partie sur les Alpes ; une autre partie est propre à la chaîne des Pyrénées, et il en est plusieurs que l’on ne revoit que dans les régions polaires ; il y en a jusque dans l’île Melville, découverte récemment par le capitaine Parry ; la flore de cette île n’offre que espèces, mais qui y sont dans des rapports très-différents : les cryptogames en font les deux cinquièmes ; les cypéracées et les graminées prennent plus du quart du restant.

M. Turpin, qui joint à un grand talent pour dessiner les plantes une connaissance fort approfondie de leur organi-