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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/141

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nombre a été successivement augmenté par les recherches des entomologistes, et surtout de M. Bonnelli; et M. Latreille, dans son dernier ouvrage, les Familles du règne animal, avait déjà trouvé des caractères suffisants pour les diviser en quatre-vingt-dix-sept genres. Aujourd’hui la seule collection de M. le comte Dejean, à la vérité l’une des plus riches qui existent en insectes coléoptères, contient près de deux mille espèces, et les caractères de détail que ce savant entomologiste a reconnus sur de si nombreux animaux l’ont porté à les distribuer en huit tribus subdivisées chacune en plusieurs genres. Les quatre premières tribus seulement, que M. Dejean a publiées en 2 vol., contiennent soixante-dix genres. Cet ouvrage n’offre pas seulement une distribution méthodique aussi exacte que le permet l’état de la science ; il contient des descriptions de toutes les espèces, assez détaillées pour que l’on puisse espérer d’en fixer la nomenclature, autant du moins que cela est possible sans figures ; des figures mêmes n’y suffiraient pas, si elles n’étaient l’ouvrage d’artistes du premier talent, et si elles ne représentaient les objets par toutes leurs faces.

Tout le monde sait que la soie, qui alimente des industries si nombreuses et fournit à des emplois si agréables et si utiles, n’est pas originaire des pays qu’elle enrichit maintenant, et que ce fut sous Justinien, en l’année 557, que deux moines apportèrent de la Tartarie les œufs de l’insecte qui la produit ; mais on se demande comment l’on obtint le mûrier blanc, seul arbre sur lequel cet insecte puisse vivre. Il aurait été trop tard d’en apporter les graines ou les plants en même temps que les œufs ; il était nécessaire que les che-