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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/159

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fois touché et même piqué la rétine sans que la personne qu’il opérait s’en soit aperçue.

Depuis que M. Geoffroy St-Hilaire a été conduit à considérer les faits relatifs aux monstres comme des expériences en quelque sorte préparées à l’avance la nature par pour montrer aux, physiologistes les moyens qui donnent lieu aux compositions organiques, il a multiplié ses recherches sur ces déviations de l’organisation, et elles ont reçu de nouveaux aliments par de fréquents envois de sujets monstrueux que les hommes de l’art de différents pays ont faits à l’auteur. Il s’est demandé d’abord, si tant de richesses seraient susceptibles d’être énumérées et classées, comme on est dans l’usage de le faire pour les êtres réguliers ; et il s’attache à prouver que le procédé des naturalistes, considéré dans son ensemble, convient très-bien aux êtres monstrueux, sauf quelques modifications. Ne se bornant point à traiter cette question théoriquement, il met en pratique les vues qu’il a signalées. Ainsi nous avons vu qu’il a établi des genres de monstruosités qu’il nomme anencéphales, hyperencéphales, notencéphales, aspalasomes, hypognathes, thlipsencéphales, acéphales, rhinencéphales, podencéphales, hétéradelphes, polyops, agènes, etc. C’est une sorte de zoologie nouvelle que l’on pourrait appeler zoologie anormale, et placer sur une ligne parallèle à côté de la zoologie des êtres réguliers, Les formes linnéennes, la nomenclature binaire, et généralement tous les moyens d’ordre imaginés par les naturalistes, ont été reconnus applicables par l’auteur à la classification des monstres.

Mais M. Geoffroy ne s’en tient point à ce catalogue métho-