avait placée auprès de la momie ; honneur qui n’était fait qu’aux êtres de race humaine. Cette amulette, qui elle-même représente un singe cynocéphale, dont la pose est ordinairement celle d’un homme assis, avait servi de modèle à l’attitude donnée à la momie monstrueuse.
M. Geoffroy St.-Hilaire ne s’était point encore occupé des monstruosités par excès ; il conçut que pour s’y livrer avec plus de chances de succès, il devrait rechercher les faits les plus disparates ; or, il ne vit rien de plus hétérogène en soi, il n’aperçut pas de conditions plus propres à provoquer les méditations, que les deux systèmes organiques qu’il a nommés hypognates et hétéradelphes. Ils appartiennent aux monstres doubles. L’un des deux sujets est complet, et jouit d’une vie propre ; et l’autre n’est qu’un fragment enté sur son frère, et tenu de vivre comme un parasite. L’individu entier est donc pleinement pourvu de toute l’organisation propre à son espèce, quand l’individu imparfait ne consiste que dans une portion tégumentaire avec les os qui lui correspondent.
L’auteur n’a vu des hypognathes que dans l’espèce du bœuf. Il a trouvé au contraire des hétéradelphes dans les espèces de l’homme, du chat, du chien, de la poule, du canard, etc. L’anatomie montre comment le système circulatoire au moyen d’un seul centre d’impulsion parvient à porter la nourriture dans les deux sujets greffés l’un sur l’autre ; mais l’auteur pense qu’il en est antrement durant la vie embryonnaire.
La monstruosité qu’il a nommée hypognathe se compose d’une tête incomplète adhérente à la tête bien organisée du monstre ; les deux têtes sont portées par de longs pédicules, qui sont les mâchoires inférieures. Ces pédicules, par une de