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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/165

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vation directe dans une des plus grandes questions de la philosophie, la préexistence des germes. M. Geoffroy Saint-Hilaire a résumé ces différentes recherches et celles qu’il avait faites les années précédentes, dans divers articles qu’il a communiqués à l’Académie, et qui ont été réunis et publiés sous le titre de Considérations générales sur les monstres.

MÉDECINE.

M. Moreau de Jonnès a communiqué à l’Académie la notice des irruptions de la fièvre jaune qui ont eu lieu cette année aux Antilles.

Cette maladie a paru à la Basse-Terre de la Guadeloupe dès les premiers jours du printemps, avant que la chaleur ait cessé d’être modérée, et après plusieurs mois d’une température singulièrement froide. Elle a fait périr plusieurs personnes le quatrième jour de l’invasion, et le douzième seulement après leur arrivée dans l’île. Elle n’a pas même épargné quelques uns de ceux qu’un séjour de six ans aux Antilles semblait avoir acclimatés. La ville où elle a ainsi exercé ses ravages gît sur une berme de rochers volcaniques, loin de tout marécage et de ce qu’on a désigné sous le nom de foyer d’infection. Un mois après son apparition, elle n’avait pas encore gagné la ville de la Pointre-à-Pître, qui, d’après l’idée qu’on s’est faite des causes de la maladie, semblerait devoir y être bien autrement exposée que la Basse-Terre, puisqu’elle est environnée de palétuviers, dont les bois couvrent des vases noires, profondes et fétides.

Ce n’est qu’à la fin de septembre que la fièvre jaune s’est montrée à la Martinique dans les hôpitaux. Ses ravages ont